La file

‘J’annule ! J’annule la transaction’,
s’écrie la petite comédienne,
il y a dans ses yeux un quelque chose,
une touche d’humour blanc et noir,
et ça donne des nuances, des couleurs,
de la beauté silencieuse,
un spectacle qu’on admire.

‘J’annule la transaction !’, répète-t-elle,
fermement, les pieds ancrés dans le sol,
on dirait une belle étoile,
une étoile qui se connaît,
qu’a déjà fait du chemin, qui rigole,
elle scintille, elle rayonne, mais derrière,
y a Gérard qui la plombe du regard :
‘Z’êtes pas toute seule, Madame ! Plus vite !’.

La dame se retourne, et démarre le combat,
on se croirait dans un western,
ils se jaugent, s’observent, lentement, forcément,
roulement de tambours, et là,
coup de tonnerre, la dame piaille :
‘C’était affiché un euro, et en caisse,
c’est vingt centimes de plus !’

La guerre est déclarée, interviennent les agents de sécurité ;
au ciel, des étoiles filent, des nuages passent,
et la vie continue,
une grande danse, certains se poussent,
d’autres regardent, des fleurs sourient,
la vie est vraiment belle.

Et moi, tout au fond de la file,
je voulais simplement acheter
un cadeau pour un anniversaire.

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